Viêtam æternam 4
(Jeu poétique de Temps-Pestf*)
Un petit conte en « six-huit »
Il était une fois
Le joyeux fou d’un roi fort bel,
Qui l’aimait comme tel,
Car le Fils du Ciel tremblait
Sur son trône ébranlé
Par des héritiers ingrats
Qui voulaient son trépas.
Mais le fou était là, sans peur,
Lui offrant sa fraîcheur
Déguisée en laideur comique.
Et dans sa Cour tragique,
Son fou était l’unique ami,
Quand tous ses royaux fils
Avec ses ennemis grognaient.
Oui, ce bon fou valait
Plus que les princes nés du roi !
Il me met en émoi,
Surtout quand le grand froid sévit
Et me chagrine ici,
Ce lointain souvenir d’enfant !
Bon, çà va ? Je reprends
Tout en simplifiant l’histoire
Contée dans nos grimoires.
Donc, en faisant accroire à tous
Qu’il était vraiment fou,
Le fou fouinait partout, et vit
Un jour les mauvais fils
Du roi et leurs nervis entrer
Très méchamment armés de sabres,
Bien prêts pour un massacre,
Une mascarade funeste.
Alors de ses mains lestes,
Il mit un piège tendu
Sur le pont suspendu
Du grand château reclus, faisant
Tomber les assaillants, qui furent
Tués dans leurs armures
Moins fortes qu’ils crurent avant.
Le fou fut fait infant,
L’on s’en souvient longtemps chez nous.
Comment la trouvez-vous,
Mon histoire de fou du roi ?
Vous n’aimez pas ? Mais moi,
Grelotant sous mon toit, j’en ris !
* Voir le règlement sur http://temps-pestif.over-blog.org/article-vietam-aeternam-120358312.html