Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 novembre 2013 4 28 /11 /novembre /2013 05:52

 

Re-gast !

 

La ville envahissante,

Par vagues déferlantes,

Détruit landes et bois

Et impose ses lois.

 

Souches déracinées,

Puis racines brûlées,

Les chênes et les hêtres

Un à un disparaissent.

 

Ô gourmands écureuils,

Vous n’aurez plus de glands,

Et vous, joyeux bouvreuils,

Vous perdrez votre chant.

 

Et nos petits-enfants

N’iront plus réveiller

La Belle au bois dormant

Qui les faisait rêver.

 

            

 

 

Partager cet article
Repost0
23 novembre 2013 6 23 /11 /novembre /2013 06:48

 

Gast !

 

Nous vivons, depuis les calendes,

Quiets dans les bois et les landes,

Où seuls quelques bruyants corbeaux

Troublaient parfois notre repos.

 

Maintenant la ville gourmande,

Boulimique hydre envahissante,

En grignote les verts coteaux

Et nous exporte ses fléaux.

 

Tous les lapins ont déserté

Les chemins de la clairière,

Que des engins ont défoncés.

 

Ô merveilleux havre de paix,

La fureur immobilière

A brisé ta sérénité.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
18 novembre 2013 1 18 /11 /novembre /2013 05:35

 

Viêtam æternam 4

 

(Jeu poétique de Temps-Pestf*)

 

Un petit conte en « six-huit »

 

Il était une fois

Le joyeux fou d’un roi fort bel,

Qui l’aimait comme tel,

Car le Fils du Ciel tremblait

Sur son trône ébranlé

Par des héritiers ingrats

Qui voulaient son trépas.

 

Mais le fou était là, sans peur,

Lui offrant sa fraîcheur

Déguisée en laideur comique.

Et dans sa Cour tragique,

Son fou était l’unique ami,

Quand tous ses royaux fils

Avec ses ennemis grognaient.

 

Oui, ce bon fou valait

Plus que les princes nés du roi !

Il me met en émoi,

Surtout quand le grand froid sévit

Et me chagrine ici,

Ce lointain souvenir d’enfant !

 

Bon, çà va ? Je reprends

Tout en simplifiant l’histoire

Contée dans nos grimoires.

 

Donc, en faisant accroire à tous

Qu’il était vraiment fou,

Le fou fouinait partout, et vit

Un jour les mauvais fils

 Du roi et leurs nervis entrer

Très méchamment armés de sabres,

Bien prêts pour un massacre,

Une mascarade funeste.

 

Alors de ses mains lestes,

Il mit un piège tendu

Sur le pont suspendu

Du grand château reclus, faisant

Tomber les assaillants, qui furent

Tués dans leurs armures

Moins fortes qu’ils crurent avant.

 

Le fou fut fait infant,

L’on s’en souvient longtemps chez nous.

 

Comment la trouvez-vous,

Mon histoire de fou du roi ?

Vous n’aimez pas ? Mais moi,

Grelotant sous mon toit, j’en ris !

 

 

* Voir le règlement sur http://temps-pestif.over-blog.org/article-vietam-aeternam-120358312.html

 

 

 

Partager cet article
Repost0
13 novembre 2013 3 13 /11 /novembre /2013 05:24

 

Hoành sơn nhất đài

Khả dĩ dung thân.

 

       Trạng Trình Nguyễn Bỉnh Khiêm

       (1491-1585)

 

Traduction par Dông Phong :

 

La montagne Hoành en une chaîne

Peut offrir un refuge sûr.

 

 

Contemporain de Nostradamus (1503-1566), le poète-ermite viêtnamien Nguyễn Bỉnh Khiêm, dit Trạng Trình (le Premier Docteur Trình), nous a légué, à côté de son œuvre poétique considérable*, des centaines de prophéties (sấm) que les Viêtnamiens friands de science divinatoire cherchent encore à interpréter pour expliquer les événements passés, voire l’actualité.

Ainsi, il est raconté que, quand Nguyễn Hoàng, l’ancêtre de la dynastie des Nguyễn (1802-1945), vint le consulter en 1558, après l’assassinat de son frère aîné Nguyễn Uông ordonné par leur beau-frère, le généralissime Trịnh Kiểm, Trạng Trình montra des fourmis rampant sur la montagne miniature qui ornait la véranda de son ermitage, et prononça les deux vers sibyllins ci-dessus. Ayant compris leur sens caché, Nguyễn Hoàng demanda à Trịnh Kiểm l’autorisation de partir comme gouverneur de la province méridionale de Thuận Hóa, qui était séparée du Tonkin par la chaîne montagneuse Hoành. Il y développera le Đàng Trong, que les Européens appelleront « Cochinchine » (le Centre Việt Nam actuel). Après de longues guerres civiles avec le Nord, ses descendants y fonderont la dynastie des Nguyễn, dont la capitale sera Huế, donnant ainsi raison à cette célèbre prophétie de Trạng Trình.

Mais bien d’autres de ses oracles ont eu des interprétations plus que douteuses, comme celui-ci actuellement :

 

Phú quý hồng trần mộng,

Bần cùng bạch phát sinh,

Hoa thôn đa khuyển phệ.

 

Les poussières rouges rêvent de richesses,

La pauvreté en découle,

Dans le village chinois beaucoup de chiens aboient. 

 

Certains exégètes y voient cette prédiction, plus de 400 ans après : avec son fort développement économique, la Chine connaît une grande pénurie de matières premières et de pétrole, ce qui a poussé les Chinois à déclencher des conflits armés dans les archipels Hoàng Sa (Paracels) et Trường Sa (Spratleys) au large du Việt Nam, où le plateau continental est gorgé de ces précieux produits ! Fortiche, n’est-ce pas, mais y croyez-vous ?

 

Dông Phong


  

Trang-Trinh.jpg

 

Nguyễn Bỉnh Khiêm (à droite), Victor Hugo et Sun Yat Sen, trois des « saints » vénérés par la secte syncrétiste Cao Đài.

(source : http://vi.wikipedia.org/wiki/Nguy%E1%BB%85n_B%E1%BB%89nh_Khi%C3%AAm )

 

* Revoir aussi un poème de notre poète-prophète : http://terrelointaine.over-blog.fr/article-nguy-n-b-nh-khiem-1491-1585-116214288.html

 

 

 

Partager cet article
Repost0
8 novembre 2013 5 08 /11 /novembre /2013 05:33

 

 

Photo-Belle-Ile.JPG

Partager cet article
Repost0
3 novembre 2013 7 03 /11 /novembre /2013 07:00

 

Viêtam æternam 3

 

(Jeu poétique de Temps-Pestf*)

 

À son si joyeux rire,

J’aimerais écrire des vers,

Des mots à cœur ouvert,

Mais tout est de travers ce soir.

 

 

* Voir le règlement sur http://temps-pestif.over-blog.org/article-vietam-aeternam-120358312.html

 

 

 

Partager cet article
Repost0
29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 05:22

 

Viêtam æternam 2

 

(Jeu poétique de Temps-Pesti*)

 

Dans les rires d’é,

Nos enfants bien-aimés reviennent

Mais chacun fait des siennes,

Heures vietnamiennes ou pas !

 

 

* Voir le règlement sur http://temps-pestif.over-blog.org/article-vietam-aeternam-120358312.html

 

 

 

Partager cet article
Repost0
25 octobre 2013 5 25 /10 /octobre /2013 05:30

 

Pour faire plaisir à une correspondante, je lui ai traduit les paroles de cette chanson.

DP

 

Kiếp nghèo 

           Lam Phương

 

Đường về đêm nay vắng tanh 
Rạt rào hạt mưa rớt nhanh 
Lạnh lùng mưa xuyên áo tơi 
Mưa chẳng yêu kiếp sống mong manh 

Lầy lội qua muôn lối quanh 
Gập ghềnh đường đê tối tăm 
Ngập ngừng dừng bên mái tranh 
Nghe trẻ thơ thức giấc bùi ngùi 

Êm êm tiếng hát ngân nga ôi lời mẹ hiền ru thiết tha 
Không gian tím ngắt bao la như thương đường về quá xa 
Mưa ơi có thấu cho ta lòng lạnh lùng giữa đêm trường 
Đời gì chẳng tình thương không yêu thương 

Thương cho kiếp sống tha hương thân gầy gò gởi cho gió sương 
Đôi khi muốn nói yêu ai nhưng ngại ngùng đành lãng phai 
Đêm nay giấy trắng tâm tư gởi về người chốn mịt mùng 
Đời nghèo lòng nào dám mơ tình chung 

Trời cao có thấu cúi xin người ban phước cho đời con 
Một mái tranh yêu, một mối tình chung thủy không hề phai 
Và một ngày mai mưa không nghe tiếng khóc trong đêm dài 
Đây cả nỗi niềm biết ngày nào ai thấu cho lòng ai

 

 

Traduction de Dông Phong :

 

Pauvre destinée 

 

Le chemin du retour est bien désert cette nuit
La pluie tombe drue avec tant de bruit 
Froidement la pluie traverse mon imperméable
La pluie n’aime point la vie des misérables 

Tous les sentiers aux alentours sont inondés  
Bien cahoteuse est la piste sur la digue dans l’obscurité
Hésitant je m’arrête près d’une chaumière 
Ému d’entendre des enfants qui se réveillent

Qu’elle est douce la berceuse que chantonne amoureusement une bonne mère
L’espace se colore en violet comme pour plaindre ce retour au pays de naguère
Ô pluie comprends-tu que mon cœur a froid dans cette longue nuit 
Une telle vie sans amour, je ne l’aime plus

Pitié pour ce maigre corps livré au vent et à la rosée dans ma vie d’émigré
Parfois je voudrais dire « je t’aime » à quelqu’un mais par scrupule j’ai laissé tomber
Cette nuit sur la page blanche je confie mes sentiments à une personne bien éloignée
Mais dans ma pauvre destinée à quel amour fidèle oserais-je rêver

Ô ciel là-haut me comprenez-vous, je m’incline pour vous prier de me bénir 
Pour une chaumière pleine d’amour, un amour fidèle qui jamais ne voudra s’affadir

Et un lendemain où la pluie n’entendra plus des pleurs dans la nuit
Voilà tout ce que j’ai dans mon cœur, qui un jour l’aura compris ?

 

 

 

Pour écouter cette chanson qui était très appréciée à Saigon avant 1975, veuillez cliquer sur : http://www.youtube.com/watch?v=ea8BBw6UpK0

 

 


Partager cet article
Repost0
21 octobre 2013 1 21 /10 /octobre /2013 05:36

 

Merci Jakez pour ce nouveau poème.

Dông Phong


 An ti ruz *

 

Humble demeure aux tuiles rouges

Qui m’éblouit un jour d'avril,

M'irradia d'une onde infrarouge

D'un rayon d'or sur mon exil.

 

Sur l'océan d'ardoises grises

Tu m’apparus en solitaire,

Comme un amer, une balise,

Une oriflamme sur la Terre.

 

Tu frémissais sous le noroît,

Volets fermés, regard masqué,

Pourtant je sus que c'était toi,

Mon ancre au Pays retrouvé.

 

Humble demeure en Poésie

Tu m’avais mis le cœur en feu,

Tu devins le havre promis,

Un refuge pour mes jours vieux.

 

Jacques Premel-Cabic

 

 

* la maison rouge, en langue bretonne.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 05:28

Viêtam æternam 1

 

(Jeu poétique de Temps-Pestif*)

 

Comme j’aurais ai

Chez moi vous inviter à faire,

Mes très chers sœurs et frères,

Deux rimes légères pour rire.

 

 

* Voir le règlement sur http://temps-pestif.over-blog.org/article-vietam-aeternam-120358312.html

 

 

Partager cet article
Repost0