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19 juillet 2012 4 19 /07 /juillet /2012 05:57

 

L’ivredeau

 

(Nouveau jeu poétique de Temps-Pestif*)

 

Loin d’être ivre d’eau, moi le radeau médusé,

Mais lourdement chargé, jours et nuits je divague,

Poussé par l’espoir de mes pauvres passagers

Qui rêvent de trouver un accueillant rivage.

  

 

* Voir le règlement sur http://temps-pestif.over-blog.org/article-l-ivredeau-108120945.html

 

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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 05:28

 

Cafard

 

Temps qui passe

Plume lasse

Encre noire

Tout se noie

Sans un bruit

Dans la nuit

 

Ô Muse, où es-tu ?

 

Nuit bien longue

Loin du monde

Cauchemar

Et cafard

Alternés

Sans arrêt

 

Ô Muse, où es-tu ?

 

Non sans mal

Vers bancals

Écourtés

Arrachés

De la peur

D’un malheur

 

Ô Muse, où es-tu ?

 

         

 

 

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7 juillet 2012 6 07 /07 /juillet /2012 05:22

 

Queues de cerises

 

Oui, il est bien court le temps des cerises,

Comme celui du muguet,

Aussi triste que la crise

Qui rend des millions de gens fauchés

Sur cette terre si riche

Mais privée d’égalité.

 

Le printemps n’a pas apporté ses fruits,

Encore moins ses espoirs

Pour nous sortir de la nuit,

Partout le monde reste dans le noir,

Aucune lueur ne luit

En ces temps de désespoirs.

 

Revenez donc, ô juteuses cerises

Qui charmiez notre enfance,

Faites-nous une surprise

Pour que le printemps une fois rechante,

Pour que sous la douce brise

Les merles aient leur revanche.

 

 

J’aimerai toujours le temps des cerises,

Malgré le poids des années

Et ce fichu rhumatisme,

Pour redresser mon échine courbée

Et retrouver la musique

De ma jeunesse envolée.

 

                          

 On peut écouter "Le temps des cerises" chanté par Mouloudji sur  http://www.youtube.com/watch?v=uzW-qu7np2w

 

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25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 05:04

 

 

En souvenir de Georges Cadoudal, guillotiné le 25 juin 1804.

 

Dure vérité

 

Le château de Beauregard n’est pas loin

Et la rue Cadoudal est juste au coin,

J’entends les oiseaux qui, en turlutant,

Me racontent l’épopée des Chouans.

 

Dans notre lande, au fond de mon recoin,

Je potasse des livres avec soin,

Pour appréhender plus profondément

Le Vive le Roi de ces résistants.

 

Là-bas, on m’apprenait la République,

Source d’égalité et de progrès,

Qui nous sortirait du joug monarchique.

 

Mais ici, les beaux merles me révèlent

Que les discours ne sont pas toujours vrais.

- Ô rage, ô désespoir, fin d’un grand rêve !

 


 

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22 juin 2012 5 22 /06 /juin /2012 05:50

 

Le Florigramme 3

(Jeu poétique de Temps-Pestif*)

 

j’aime ces jolies fleurs

que Flora a semées

 

en ce soir de douceur

Zéphyr les fait danser

 

j’aime ces jolies fleurs

que Flora a semées

 

et leurs bonnes senteurs

ne cessent de monter

 

j’aime ces jolies fleurs

que Flora a semées

 

18.5.2012

 

 

* Voir le règlement sur http://temps-pestif.over-blog.org/article-le-florigramme-105295122.html

 

 

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14 juin 2012 4 14 /06 /juin /2012 05:25

 

Reprise d'un vieux poème écrit en 1961, à mon arrivée en France.

 

Paris quán vắng

 

Chiều nay ngồi mãi trong quán vắng,

Thời gian chẳng chảy dài lê thê,

Miệng cay vì thuốc còn tìm đắng,

Nuốt buồn theo từng ngụm cà phê.

 

               Paris, novembre 1961

 

Traduction :

 

Paris bistrot vide

 

Cet après-midi je traîne dans le bistrot vide,

Le temps ne s’écoule pas long et long,

Ma bouche piquée de tabac cherche encore l’amertume,

Avalant la tristesse à chaque gorgée de café.

 

(Extrait de Poèmes inter mi-temps / Thơ thẩn thoảng, 2007)

 

------------

 

La suite du poème, imaginée plus de 50 ans après :

 

Ngoài phố lá vàng bay lất phất,

Ở Sài Gòn em có biết không,

Bên ni thu giờ đã lạnh ngắt,

Nhớ em bút chỉ viết lông bông.

 

Chủ quán thở dài nhìn lối cửa,

Quán vắng chiều nay chẳng có ai,

Anh không dám ngồi bám lâu nữa,

Đành ngừng, mong viết tiếp ngày mai.

 

Traduction :

 

Dans la rue les feuilles jaunes virevoltent,

À Saigon le sais-tu, petite sœur,

Ici l’automne fait déjà sentir sa rigueur,

Et en pensant à toi ma plume vagabonde.

 

Le patron soupire en regardant la porte d’entrée,

Dans son bistrot vide il n’y a pas d’autres clients,

Je n’ose pas plus longtemps m’incruster,

J’arrête ici, espérant écrire la suite demain.

 

                          Saint Avé, 28.5.2012

 


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8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 05:42

 

Le Florigramme 2

 

(Jeu poétique de Temps-Pestif*)

 

caressée par Zéphyr

Flore s’est réveillée

 

des vagues de désirs

la belle est submergée

 

caressée par Zéphyr

Flore s’est réveillée

 

hélas d’aucun plaisir

elle sera comblée

 

caressée par Zéphyr

Flore s’est réveillée

 

 

 

* Voir le règlement sur http://temps-pestif.over-blog.org/article-le-florigramme-105295122.html

 

 

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24 mai 2012 4 24 /05 /mai /2012 05:21

 

Le Florigramme

(Nouveau jeu poétique de Temps-Pestif*)

 

Zéphyr s’étant enfui

notre Flore est en rage

 

maintenant chaque nuit

elle verse des larmes

 

Zéphyr s’étant enfui

notre Flore est en rage

 

Aquilon est venu

ravager son grand charme

 

Zéphyr s’étant enfui

notre Flore est en rage


 

 

* Voir le règlement sur http://temps-pestif.over-blog.org/article-le-florigramme-105295122.html

 

 

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15 mai 2012 2 15 /05 /mai /2012 05:25

 

 

Poèmes inter mi-temps

 

Du calembour hâtif français

au rapide haïku japonais,

sans renier jamais

la poétique si viêtnamienne,

ce Vent d’Est naturalisé breton,

esquissant une culture eurasienne,

nous crie

quelques brefs instants de sa vie,

désagréables ou très bons,

saisis au vol,

au vent,

modestement

pianissimo sans bémol,

en vers

et contre tous les tourments,

même si souvent

le temps se met de travers.

S’évadant

du monde qui se déglingue,

il griffonne,

hiver, printemps, été, automne,

de sa plume bilingue,

mirliton

sans flonflon,

clown blanc

pleurant en chantant,

doux dingue

qui rit jaune

comme un vrai faune,

pas très sage

mais sans double langage.

De son charabia

il faut sourire,

et s’en suffire

comme d’un en-cas.

  

(Poèmes inter mi-temps / Thơ thẩn thoảng, Éd. Publibook 2007)

 


 

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6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 05:01

 

Ước mong

 

Cây muốn lặng mà gió chẳng dừng,

Lá rơi cành gẫy suốt mùa đông,

Cây cổ thụ đáng hưởng yên nghỉ,

Sao giông tố cứ vẫn lung tung ?

 

Càng già càng lắm khổ, trời ơi,

Nhưng đâu có thể bỏ cuộc chơi,

Dù buồn bực trước bao trò khỉ,

Sinh, lão, bệnh, tử, đành chịu thôi.

 

Chỉ mong đừng phải bận bịu ai,

Con cháu trong nhà hoặc người ngoài,

Vợ chồng già như vậy là phúc,

Bao chừng còn khỏe được cả hai ?

 

 

Traduction :

 

Souhait                              

 

L’arbre voudrait rester tranquille, mais le vent souffle sans arrêt,

Emportant les feuilles et brisant des branches tout l’hiver,

Le vieil arbre mérite bien quelque repos maintenant,

Pourquoi le ciel ne suspend-il pas tous ses tourments ?

 

La vieillesse est une mer de souffrances, grands dieux,

Cependant nous ne pouvons point abandonner le jeu,

Même tristes devant tant de singeries,

Naissance, vieillesse, maladie, mort font partie de la vie.

 

Pourvu que nous n’embêtions pas quiconque,

Nos descendants ou d’autre monde,

Pour notre vieux couple ce sera un grand bonheur,

Mais resterons-nous toujours forts ensemble tous les deux ?

 

 

 

(Mémoire de terre lointaine / Hồi ký tha hương, Ed. Publibook, 2008)


 

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