Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 décembre 2008 7 14 /12 /décembre /2008 08:42


Vers de terre d’Armorique

 

Je ne suis qu’un tout petit ver

Qui rêvait d’un bel univers…

Je l’ai trouvé en Armorique,

Pays de danses et de musiques.

 

Rythmé par mes sabots bretons,

De Saint Avé à Quiberon

Je baguenaude, nez en l’air,

Humant les parfums de la mer.

 

Puis de Plouharnel à Carnac,

En allégeant mes botez koad,

J’écoute les merles qui chantent

Merlin l’Enchanteur dans la lande.

 

Brusquement, douze farfadets

Me prennent la main pour danser,

En me chahutant : « Hé aotrou,

D’où tu viens, connais-tu l’Ankou ? »

 

Muet, je brave le noroît,

Oubliant le crachin si froid

Qui lave les fiers menhirs :

Mon âme est devenue granit.

 

Mais au printemps, les fleurs d’ajonc

M’offriront bien d’autres chansons…

Voilà pourquoi, mes bons amis,

Mes vers veulent chanter : merci !

 

Pour les non-Bretons :
Botez koad : sabots
Aotrou : monsieur
Ankou : la Mort

              

Partager cet article
Repost0
9 décembre 2008 2 09 /12 /décembre /2008 07:51

Chers ami(e)s,

Après avoir lu mon recueil bilingue Poèmes inter mi-temps / Thớ thẩn thoảng (Publibook, 2007), un nouvel ami du Finistère, qui signe J.Y. (Erwan), a publié hier sur son blog ce poème que j’ai dédié à ma petite-fille Margaux.

Je vous invite à visiter le site de J.Y. (http://objectif-cap-sizun-polynesie.over-blog.com) pour y admirer les magnifiques photos qu’il a prises en Bretagne, en Polynésie et au Vietnam, accompagnées de jolis textes.

Merci infiniment J.Y. pour ce partage.

Dông Phong.

 

 

Une histoire pour Margaux

 

Lorsque je n’étais qu’un pauvre jeune garçon,

Peinant dans ma bonne vieille ville Saigon

À étudier dans le grand lycée français,

Mélangeant mes accents au subjonctif parfait,

Je n’avais jamais vu une seule fourchette,

Bien sûr, chez nous on ne se sert que de baguettes,

Mais je dévorais tout ce qui sentait Paris,

Si goulûment Villon, Hugo, Malraux, Loti,

Sans compter ce moineau d’écolier qui court

Vers Anatole France au jardin Luxembourg.

Je souhaitais pouvoir danser aux bals musette,

Enlaçant des filles aux airs de Mistinguett

À Montmartre, Bastille ou place Panthéon,

À Paris tout semblait beau, même sous les ponts,

Et je rêvais surtout du Canard Enchaîné

Qui me promettait tant et plus de liberté

Et de démocratie dont nous avions faim.

Je rongeais mon frein mais je pus partir enfin

Voir la liberté dans ce merveilleux pays

Dont les gens souvent en abusent à l’envi.

J’ai joui de cela et gagné quelques sous,

Sans pouvoir soulever le rideau de bambou,

Partager ces valeurs à mon cher pays natal

Où les miens souffrent à mort de son maudit mal.

Et voilà tu sais tout, ma très aimée Margaux,

Ris un peu pour ce que cette histoire vaut.

 

                        Gouesnou, 2.6.2006

 

Tạm dịch :

 

Truyện kể cho Margaux

 

Khi ông còn là một thư sinh,

Nhọc nhằn ở Sài Gòn nhà mình,

Cố học ở trường lycée Pháp

Động từ liên tiếp giọng láp nháp,

Ông chưa bao giờ cầm dao nĩa,

Ở nhà chỉ biết dùng bát đũa,

Nhưng ông nghiến ngấu chuyện Paris,

Đọc Villon, Hugo, Malraux, Loti,

Anatole France và cậu bé xưa

Đi học ngang vườn Luxembourg.

Ông mơ đi nhảy bals musette,

Ôm cô đầm giống Mistinguett,

Montmartre, Bastille, Panthéon,

Paris đẹp cả dưới cầu sông,

Và ông thèm nhất Con Vịt Buộc,

Báo đầy tự do không ràng thuộc,

Đầy dân chủ mà ông khao khát.

Ông nóng lòng nhưng rồi cũng thoát,

Tới xứ này sống sướng tự do

Mà đây họ phung phí chẳng lo.

Ông hưởng vậy và kiếm ít lương,

Nhưng màn tre khép kín quê hưong,

Cấm ông gửi tặng của báu đó

Giúp đồng bào bớt ít đau khổ.

Truyện chỉ có vậy, Margaux thương,

Cười đi, dù truyện ông rất thường.

 

 

Partager cet article
Repost0
1 décembre 2008 1 01 /12 /décembre /2008 13:54

 

Persienne1

 

Que la joie vienne
Par la persienne :
Saint John nous berce !

*
  
- Et l'avent perce.

 

 

 

1. Nouveau jeu poétique d’An Amzer (http://temps-pestif.over-blog.org) sous forme d’un quatrain carré avec "clausule" en hommage à Saint John Perse pour ouvrir les fenêtres de l’avent.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
30 novembre 2008 7 30 /11 /novembre /2008 18:59

Salon du livre

 

Ah, que n’ai-je pas la griffe assez longue

Pour attraper quelques uns de ce monde

Qui déambule à travers le Salon !

                   *

- Mais ta poésie n’est plus de saison !

 

 

Partager cet article
Repost0
25 novembre 2008 2 25 /11 /novembre /2008 07:09

Nhà quê

 

En république populaire,

Comme en monarchies millénaires,

Nos pauvres paysans dits nhà quê

Sont toujours autant rackettés

Par de voraces mandarins

Qui les importunent sans fin.

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
22 novembre 2008 6 22 /11 /novembre /2008 08:43

 

Le socialisme de marché1

 

Ici, certains se sont fortement enrichis,

Mais pour la plupart, c’est bien loin le paradis,

Survivant avec un ou deux dollars par jour

Quand l’inflation y prend un si vilain tour.

 

Les médias sont tous contrôlés par l’État,

Très peu de gens osent faire entendre leur voix2.

Voilà le nouveau visage du communisme

Qui se vautre dans les joies du capitalisme.

 

                    Hanoi, 19.10.2008

 

 

Note :

1. Termes consacrés pour désigner les régimes politiques actuels au Viet Nam et en Chine.

2. Pendant mon séjour à Hanoi (12-19 octobre 2008), deux enquêteurs de haut rang de la Sécurité Publique et deux journalistes furent traduits devant les tribunaux pour avoir révélé deux ans auparavant l’énorme affaire de corruption de l’unité PMU18 du ministère des Transports qui avait entraîné la destitution du sous-ministre et la démission du ministre.

 

 

Partager cet article
Repost0
18 novembre 2008 2 18 /11 /novembre /2008 08:26


Tát

 

« Hỡi cô tát nước bên đàng,

Sao cô múc ánh trăng vàng đổ đi ? »*

 

- « Thưa em đâu biết chi chi,

Ruộng em thiếu nước em thì phải lo.

Trăng vàng dù lắm mộng to,

Gàu em chẳng hiểu những trò lẳng lơi.

Nông dân khổ quá anh ơi,

Xuốt năm vất vả mà trời chẳng thương.

Thơ anh xa việc ruộng nương,

Xin anh tiếp tục theo đường cái ngay ! »

 

                                                              Vân Xuân, 18.10.2008

 

Traduction :

 

L’écope ou la gifle**

 

« Ô petite demoiselle qui écopez l’eau au bord de la route,

Pourquoi puisez-vous la lune dorée pour la rejeter ensuite ? »*

 

- « Votre petite sœur n’en sait strictement rien,

Sa rizière manque d’eau, il faut qu’elle s’en occupe bien.

La lune dorée inspire sûrement beaucoup de grands rêves,

Mais mon écope ne comprend point les balivernes.

Les paysans sont trop malheureux, ô grand frère,

Ils triment dur toute l’année et le ciel ne soulage pas leurs peines.

Votre poésie est si loin de nos travaux des champs,

Je vous en prie, reprenez donc votre chemin rapidement ! »

 

 

Note :

* : Ce distique est couramment considéré comme une chanson populaire traditionnelle (ca dao). Mais des publications récentes suggèrent qu’il proviendrait d’un poème oublié de Bàng Bá Lân (1912-1988).

** : En viêtnamien, tát veut dire à la fois écoper l’eau et gifler.

Partager cet article
Repost0
10 novembre 2008 1 10 /11 /novembre /2008 10:38

Chers ami(e)s,

Je reprends mes « Lettres  de Hanoi » dont la publication a été interrompue par mon passage à Hong Kong et ensuite à mon retour par l’actualité.

Dông Phong

 

 

Hommage à Trần Dần

 


des écrits

               indépendants

de tous courants

                         en isme

du fasciSSme

                     des dictentARTeurs

au nombrilisme

                       des auto mateurs

poésie nouvelle

                       rebelle

                                  et si belle

d’un esprit

                auto mobile
pas du tout
                 servile
                 (serf vil)
ha ha ha
              Trần Dần sera
                                   toujours là       
là-bas
          et ici
                  partout
aujourd'hui
                 demain
                            sans fin
 

 

 

Note :

De son nom de naissance Trần Văn Dần, Trần Dần (1926-1997) était un écrivain-poète très original qui a révolutionné la prosodie vietnamienne. Grande figure intellectuelle pendant la « Première Guerre d’Indochine » (1946-1954) contre les Français, il participa activement aux mouvements libertaires Nhân Văn – Giai Phẩm (Humanisme-Belles Œuvres, 1955-1958) qui furent violemment réprimés à partir de 1958. Jusqu’en 1988, date de la réhabilitation des artistes de ces mouvements, Trần Dần était interdit de publication bien qu’il continuât à produire une œuvre considérable. En 2007, dix ans après sa disparition, Trần Dần et trois autres poètes de ces mouvements (Lê Đạt, Phùng Quán [décédé], Hoàng Cầm) reçurent le « Prix National » de littérature. Récemment en 2008, un important et émouvant ouvrage (Trần Dần – Thơ, Éd. Nhã Nam et Nhà Xuất Bản Đà Nẵng, 489 p.) est consacré à son héritage littéraire.

              

 

 

Partager cet article
Repost0
19 octobre 2008 7 19 /10 /octobre /2008 02:23

Phở

Bao tưởng nhớ bốc từ bát phở nóng,
Húp xì xụp nước béo lòng vấn vương,
Hà Nội thời xưa nay chỉ vẳng bóng
Nhưng phở thăng trầm còn giữ vị hương.

Traduction :
 

Le phở

Du bol de phở montent des souvenirs sans nombre,
Avec le bouillon gras bruyamment aspiré, mon coeur se réveille,
De l'Hanoi d'antan il ne reste que des ombres
Mais le phở a gardé malgré les vicissitudes tout le parfum de ses merveilles.

Note :
Le phở est la fameuse soupe tonkinoise composée de nouilles de riz et de viande (boeuf ou poulet) qu'on mange principalement au petit-déjeuner.

Partager cet article
Repost0
13 octobre 2008 1 13 /10 /octobre /2008 04:21

 

 

Trafic

 

Marée de motos

Engloutissant des autos…

Piétons taïaut !

 

Note :

La circulation est terrible à Hanoi avec une multitude de mobylettes, de scooters et de motos qui se fraient un chemin à qui mieux mieux, sans respecter les piétons.

 

PS : Chers visiteuses et visiteurs, veuillez excuser l’absence des accents francais, car cette « lettre » et celles qui vont venir sont ecrites avec des ordinateurs qui en sont depourvus.

Partager cet article
Repost0