Hồ Dzếnh 1
Hồ Dzếnh
Un poète bi-culturel
De son vrai nom Hà Triệu Anh en viêtnamien ou Hồi Tsìu Díng en cantonais, Hồ Dzếnh (v. 1919-1991) était le fils d’un pharmacien ambulant chinois et d’une batelière viêtnamienne. Son nom de plume, Hồ Dzếnh, est une légère déformation de son nom chinois Hồi Díng.
Journaliste et écrivain, Hồ Dzếnh nous a légué des œuvres écrites en viêtnamien, des romans, des nouvelles, et des recueils de poésie, dont les plus connus sont Quê ngoại (1943, Le pays de ma mère) et Hoa xuân đất Việt (1945, Fleurs printanières de la terre viêtnamienne) dans lesquels il chante sa double culture.
Malheureusement, après 1955, sous le régime communiste, Hồ Dzếnh a dû travailler comme mécanicien à la gare de Gia Lâm, dans la banlieue de Hanoi, et jusqu’à sa mort, il n’a pratiquement plus rien publié.
Hồ Dzếnh
Màu cây trong khói1
Hồ Dzếnh
Trên đường về nhớ đầy,
Chiều chậm đưa chân ngày,
Tiềng buồn vang trong mây…
Chim rừng quên cất cánh,
Gió say tình ngây ngây,
Có phải sầu vạn cổ
Chất trong hồn chiều nay ?
Tôi là người lữ khách,
Màu chiều khó làm khuây,
Ngỡ lòng mình là rừng,
Ngỡ hồn mình là mây,
Nhớ nhà châm điếu thuốc,
Khói huyền bay lên cây.
(Quê ngoại)
1. Dans des publications ultérieures, ce titre a été changé en Chiều ou Soir.
Traduction par Đông Phong :
Couleur des arbres dans la fumée
Tant de nostalgie remplit le chemin du retour,
Le soir tarde à chasser le jour,
La tristesse résonne dans les nuées…
Les oiseaux de la forêt oublient de s’envoler,
Même le vent semble s’enivrer,
Dix mille années de tristesse accumulée
Se cristallisent-elles en cette soirée ?
Je suis le voyageur étranger
Que les couleurs du soir n’arrivent pas à amuser,
Prenant mon cœur pour la jungle,
Prenant mon âme pour un nuage,
Nostalgique, j’allume ma pipe âcre,
Et sa fumée noire s’envole dans les arbres.
(Extrait de Đông Phong, Des poètes de ma terre lointaine, Éd. Publibook, 2008).