Sonnet à mes petits-enfants
Lorsque j’étais gamin, j’avais un très grand rêve :
Écrire un jour des vers nommés alexandrins,
Difficiles mais aux hémistiches si fins
Qui me berçaient dans la langue de Molière.
Pendant les heures où tant bayaient aux corneilles,
Attendant que les cours terminassent enfin,
Je dévorais, sans pour autant calmer ma faim,
Ces beaux sonnets qui me paraissaient des merveilles.
Et dans ma tête ils ont profondément semé
Une pléiade de propos enchantés
Qui reviennent parfois réveiller ma mémoire.
Avec l’âge, je ne me rappelle pas tout,
Mais, chers petits-enfants, je vous prie de me croire,
De ces sonnets je suis encor amoureux fou.