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30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 11:06

Pour me souhaiter un bon voyage, Marie-Édith m’a envoyé aujourd’hui ce beau poème que je voudrais partager avec vous tou(te)s.

Merci très sincèrement Marie-Édith !

Dông Phong

 

 

Bon voyage

 

    de Marie-Édith

 

Ta mélancolie

Se verse en tes poèmes,

Le dilemme

Nourrit ta peine.

 

Pourtant, seule

N'est pas ta douleur,

Chacun pleure

Une épée en travers du cœur.

 

Pousser, tirer

Ne change pas grand-chose,

Des douceurs à petite dose,

Ta mission tant que tu oses.

 

         30 mars 2010

   

 

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16 mars 2010 2 16 /03 /mars /2010 07:42

Le bilan de Jean Ferrat

 

Jean Ferrat était un esprit libre qui force l'admiration par ses convictions, même quand on n’est pas d'accord avec ses prises de position.

S'il a pu engue... d'Ormesson après la "libération" de Saigon en 1975, il est regrettable qu'il n'ait pas pleuré la confiscation de la liberté qui s'en suivit dans le pays, dans la même veine que son coup de colère contre le "bilan globalement positif" de Georges Marchais (1981) :

 

Le bilan

 

            Jean Ferrat

 

Ah ils nous en ont fait avaler des couleuvres
De Prague à Budapest de Sofia à Moscou
Les staliniens zélés qui mettaient tout en œuvre
Pour vous faire signer les aveux les plus fous
Vous aviez combattu partout la bête immonde
Des brigades d’Espagne à celles des maquis
Votre jeunesse était l’histoire de ce monde
Vous aviez nom Kostov ou London ou Slansky

 

Au nom de l’idéal qui nous faisait combattre
Et qui nous pousse encore à nous battre aujourd’hui

 

Ah ils nous en ont fait applaudir des injures
Des complots déjoués des dénonciations
Des traîtres démasqués des procès sans bavures
Des bagnes mérités des justes pendaisons
Ah comme on y a cru aux déviationnistes
Aux savants décadents aux écrivains espions
Aux sionistes bourgeois aux renégats titistes
Aux calomniateurs de la révolution

 

Au nom de l’idéal qui nous faisait combattre
Et qui nous pousse encore à nous battre aujourd’hui

 

Ah ils nous en ont fait approuver des massacres
Que certains continuent d’appeler des erreurs
Une erreur c’est facile comme un et deux font quatre
Pour barrer d’un seul trait des années de terreur
Ce socialisme était une caricature
Si les temps on changé des ombres sont restées
J’en garde au fond du cœur la sombre meurtrissure
Dans ma bouche à jamais le soif de vérité

 

Au nom de l’idéal qui nous faisait combattre
Et qui nous pousse encore à nous battre aujourd’hui

 

Mais quand j’entends parler de « bilan » positif
Je ne peux m’empêcher de penser à quel prix
Et ces millions de morts qui forment le passif
C’est à eux qu’il faudrait demander leur avis
N’exigez pas de moi une âme de comptable
Pour chanter au présent ce siècle tragédie
Les acquis proposés comme dessous de table
Les cadavres passés en pertes et profits

 

Au nom de l’idéal qui nous faisait combattre
Et qui nous pousse encore à nous battre aujourd’hui

 

C’est un autre avenir qu’il faut qu’on réinvente
Sans idole ou modèle pas à pas humblement
Sans vérité tracée sans lendemains qui chantent
Un bonheur inventé définitivement
Un avenir naissant d’un peu moins de souffrance
Avec nos yeux ouverts en grands sur le réel
Un avenir conduit par notre vigilance
Envers tous les pouvoirs de la terre et du ciel

 

Au nom de l’idéal qui nous faisait combattre
Et qui nous pousse encore à nous battre aujourd’hui

 

 

On peut écouter cette chanson sur http://www.youtube.com/watch?v=3hfYHLgqSZw

 

 

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15 mars 2010 1 15 /03 /mars /2010 08:35

Au revoir Monsieur Jean Ferrat

 

Un air de liberté

 

                        Jean Ferrat

 

Les guerres du mensonge les guerres coloniales
C'est vous et vos pareils qui en êtes tuteurs
Quand vous les approuviez à longueur de journal
Votre plume signait trente années de malheur

La terre n'aime pas le sang ni les ordures
Agrippa d'Aubigné le disait en son temps
Votre cause déjà sentait la pourriture
Et c'est ce fumet-là que vous trouvez plaisant

Ah monsieur d'Ormesson
Vous osez déclarer
Qu'un air de liberté
Flottait sur Saigon
Avant que cette ville s'appelle Ville Ho-Chi-Minh

Allongés sur les rails nous arrêtions les trains
Pour vous et vos pareils nous étions la vermine
Sur qui vos policiers pouvaient taper sans frein
Mais les rues résonnaient de paix en Indochine

Nous disions que la guerre était perdue d'avance
Et cent mille Français allaient mourir en vain
Contre un peuple luttant pour son indépendance
Oui vous avez un peu de ce sang sur les mains

Ah monsieur d'Ormesson
Vous osez déclarer
Qu'un air de liberté
Flottait sur Saigon
Avant que cette ville s'appelle Ville Ho-Chi-Minh

Après trente ans de feu de souffrance et de larmes
Des millions d'hectares de terre défoliés
Un génocide vain perpétré au Viêt-Nam
Quand le canon se tait vous vous continuez

Mais regardez-vous donc un matin dans la glace
Patron du Figaro songez à Beaumarchais
Il saute de sa tombe en faisant la grimace
Les maîtres ont encore une âme de valet

 

Pour écouter cette chanson, veuillez cliquer sur http://www.youtube.com/watch?v=qfsoQfhXeeA

 

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1 décembre 2009 2 01 /12 /décembre /2009 07:29

Pour mon ami L… qui, dans sa terre lointaine, n’a pas réussi à ouvrir le lien vers la chanson de l’abbé Gabriel-Charles de Lattaignant (1697-1779).

Dông Phong

 

J’ai du bon tabac

 

     Gabriel-Charles de Lattaignant

 

Refrain :

J'ai du bon tabac dans ma tabatière,
J'ai du bon tabac, tu n'en auras pas.
J'en ai du fin et du bien râpé,
Mais ce n'est pas pour ton vilain nez !
J'ai du bon tabac dans ma tabatière,
J'ai du bon tabac, tu n'en auras pas.


Ce refrain connu que chantait mon père,
À ce seul couplet il était borné.
Moi, je me suis déterminé
À le grossir comme mon nez.
J'ai du bon tabac dans ma tabatière,
J'ai du bon tabac, tu n'en auras pas.

Un noble héritier de gentilhommière
Recueille, tout seul, un fief blasonné.
Il dit à son frère puîné :
Sois abbé, je suis ton aîné.
J'ai du bon tabac dans ma tabatière,
J'ai du bon tabac, tu n'en auras pas.

Un vieil usurier expert en affaire,
Auquel par besoin l'on est amené,
À l'emprunteur infortuné,
Dit, après l'avoir ruiné :
J'ai du bon tabac dans ma tabatière,
J'ai du bon tabac, tu n'en auras pas.

Juges, avocats, entr'ouvrant leur serre
Au pauvre plaideur par eux rançonné,
Après avoir pateliné,
Disent, le procès terminé :
J'ai du bon tabac dans ma tabatière,
J'ai du bon tabac, tu n'en auras pas.

D'un gros financier la coquette flaire
Le beau bijou d'or de diamants orné.
Ce grigou, d'un air renfrogné,
Lui dit, malgré son joli nez :
J'ai du bon tabac dans ma tabatière,
J'ai du bon tabac, tu n'en auras pas.

Neuperg, se croyant un foudre de guerre,
Est, par Frédéric, assez malmené.
Le vainqueur qui l'a talonné
Dit à ce Hongrois étonné :
J'ai du bon tabac dans ma tabatière,
J'ai du bon tabac, tu n'en auras pas.

Tel qui veut nier l'esprit de Voltaire,
Est, pour le sentir, trop enchifrené.
Cet esprit est trop raffiné
Et lui passe devant le nez.
J'ai du bon tabac dans ma tabatière,
J'ai du bon tabac, tu n'en auras pas.

Par ce bon Monsieur de Clermont-Tonnerre,
Qui fut mécontent d'être chansonné,
Menacé d'être bâtonné,
On lui dit, le coup détourné :
J'ai du bon tabac dans ma tabatière,
J'ai du bon tabac, tu n'en auras pas.

Voilà dix couplets, cela ne fait guère
Pour un tel sujet bien assaisonné.
Mais j'ai peur qu'un priseur mal né
Ne chante en me riant au nez :
J'ai du bon tabac dans ma tabatière,
J'ai du bon tabac, tu n'en auras pas.

 

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21 novembre 2009 6 21 /11 /novembre /2009 20:37

Pour faire plaisir à des amis vietnamiens, amoureux de la belle langue française mais qui ont beaucoup de mal à trouver les vieux textes en français, je recopie ici le poème galant de l'abbé Gabriel-Charles de Lattaignant (1697-1779) qui était également auteur d'une partie des paroles de la chanson J'ai du bon tabac.

Dông Phong

(Cliquer sur le nom de l'abbé et de la chanson pour ouvrir les liens)

 

Le mot et la chose

 

Madame, quel est votre mot

Et sur le mot et sur la chose ?

On vous a dit souvent le mot,

On vous a souvent fait la chose.

Ainsi, de la chose et du mot

Pouvez-vous dire quelque chose,

Et je gagerai que le mot

Vous plaît beaucoup moins que la chose !

 

Pour moi, voici quel est mon mot

Et sur le mot et sur la chose.

J'avouerai que j'aime le mot,

J'avouerai que j'aime la chose.

Mais, c'est la chose avec le mot

Et c'est le mot avec la chose, 

Autrement, la chose et le mot

À mes yeux seraient peu de chose.

 

Je crois même, en faveur du mot,

Pouvoir ajouter quelque chose,

Une chose qui donne au mot

Tout l'avantage sur la chose :

C'est qu'on peut dire encor le mot

Alors qu'on ne peut plus la chose...

Et, si peu que vaille le mot,

Enfin, c'est toujours quelque chose !

 

De là, je conclus que le mot

Doit être mis avant la chose,

Que l'on doit n'ajouter un mot

Qu'autant que l'on peut quelque chose

Et que, pour le temps où le mot

Viendra seul, hélas, sans la chose,

Il faut se réserver le mot

Pour se consoler de la chose !

 

Pour vous, je crois qu'avec le mot

Vous voyez toujours autre chose :

Vous dites si gaiement le mot,

Vous méritez si bien la chose,

Que, pour vous, la chose et le mot

Doivent être la même chose...

Et, vous n'avez pas dit le mot,

Qu'on est déjà prêt à la chose.

 

Mais, quand je vous dis que le mot

Vaut pour moi bien plus que la chose,

Vous devez me croire, à ce mot,

Bien peu connaisseur en la chose !

Eh bien, voici mon dernier mot

Et sur le mot et sur la chose :

Madame, passez-moi le mot...

Et je vous passerai la chose !

 

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10 juillet 2009 5 10 /07 /juillet /2009 15:56

Liza LO BARTOLO BARDIN


Chers ami(e)s,

Lors du Salon du Livre de Vannes, 20 juin 2009, j’ai eu le plaisir de rencontrer une grande dame, Liza LO BARTOLO BARDIN. Femme de théâtre et de lettres, elle est l’auteur de nombreux écrits – romans, fictions, poèmes, contes et nouvelles – publiés par différents éditeurs français et canadiens (voir http://lizalobartolo.canalblog.com).

Madame Liza LO BARTOLO BARDIN, que je remercie très vivement, m’a autorisé à publier le sonnet suivant.

Dông Phong

 

J’appartiens à un monde

 

          Liza Lo Bartolo Bardin

 

J’appartiens à un monde au-delà des tourments

J’appartiens à un temps au-delà des limites

La vie comme la mort ne durent qu’un moment

Qu’importe le passage et qu’importent les mythes

 

J’appartiens à ce monde que peignent les légendes

J’appartiens à ce temps que décrivent les contes

Ma vie comme ma mort comme des jeux s’entendent

Se jouent sur une scène sans préjugés ni honte

 

J’appartiens à un peuple d’êtres légendaires

Aux confins d’autres terres aux lieux imaginaires

J’appartiens à ce peuple d’enfants et de femmes

 

Dont la vie et la mort ont dessiné la trame

D’une histoire sans larmes d’une histoire sans fin

Dont la vie et la mort échappent au destin

 

(Extrait de Libre au-delà du bleu, Éditions Flammes d’Âme, 2009, poème 87).

  

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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 08:35
Mandala,

Chers ami(e)s,
Si vous voulez découvrir de magnifiques mandala mis à notre disposition par l'ami Marc de Metz, le maître des Architectes d'Intercoeurs, veuillez cliquer sur http://capmetz57.over-blog.com/article-27723000.html 
et sur http://capmetz57.over-blog.com/article-27812417.html.
Merci aussi à Marc d'avoir écrit de très aimables paroles sur ma poésie.
Dông Phong

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6 janvier 2009 2 06 /01 /janvier /2009 14:14


Chers ami(e)s,

Je voudrais partager avec vous cet aimable envoi d’Aimée (http://urtiz.over-blog.com).

Merci Aimée.

Dông Phong

 

D’Aimée

 

2009, écris-nous une belle histoire,
Une de celles dont on rêve silencieux le soir.
N'écoute pas la dictée de ton passé noir,
Le monde peut être beau, voudrais-tu me croire?

Je souhaite bien sûr amour et joie à chacun,
Une vie parsemée de beaux lendemains,
Et pour ceux qui semblent ne plus croire en rien,
Un murmure d'espoir venu du lointain.

 

                                Aimée, 5.1.2009

                             

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2 avril 2008 3 02 /04 /avril /2008 09:01

J’ai le grand plaisir de vous présenter le premier poème de ma petite-fille Margaux J. qui va avoir douze ans à la fin du mois.

Dông Phong

 

Un petit poisson

 

Le soleil commence à se lever sur la mer,

Un tout petit poisson rouge part à l’aventure.

Ce poisson suit le cours d’eau bordé de verdure,

Il veut aller au lac, passant par la rivière.

 

Celui-ci rencontra un gros ours qui pêchait,

De ses longues griffes attrapant du poisson,

Il regretta d’avoir quitté sa belle maison.

Mais rassasié, l’ours n’eut plus envie de manger.

 

                                       Margaux J.

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28 mars 2008 5 28 /03 /mars /2008 07:25

Athanase Vantchev de Thracy


Suite aux traductions des Poètes de ma terre lointaine, j’ai eu le plaisir de recevoir une correspondance très chaleureuse de Monsieur Athanase Vantchev de Thracy, « sans doute l’un des plus grands poètes contemporains français », qui m’a en outre généreusement offert son dernier recueil bilingue de poésies Et la mer devenait chant / And the sea became song (Éditions de l’Université « Saints Cyrille et Méthode », Veliko Tarnavo, 2007, 439 p.).

« Né le 3 janvier 1940 à Haskavo en Bulgarie, cet homme d’immense culture, parlant plusieurs langues, poursuit, pendant plus de dix-sept ans, des études supérieures dans les universités les plus prestigieuses d’Europe où il fait la connaissance approfondie de la poésie mondiale. Athanase Vantchev de Thracy est l’auteur de 28 recueils de poésies (en vers classiques et en vers libres) couvrant presque tous les spectres de la prosodie : épopées, odes, sonnets, idylles, pastorales, motets, ballades, élégies, rondeaux, épodes, satires, hymnes, thrènes, lais, épigrammes, épigrammes, épitaphes, virelais, etc. Il publie une série de monographies et une thèse de doctorat sur La symbolique de la lumière dans la poésie de Paul Verlaine. Il rédige, en bulgare, une étude sur le grand seigneur épicurien Pétrone surnommé Petronius Arbiter elegantiarum, favori de Néron, auteur du Satiricon, et une maîtrise, en langue russe, intitulée Poétique et métaphysique dans l’œuvre de Dostoïevski » (Présentation par l’éditeur).

Monsieur Athanase Vanchev de Thracy m’a autorisé à publier ses Deux quatrains avec leur traduction en viêtnamien que j’ai réalisée. Qu’il me soit permis de le remercier de sa gentillesse et de sa générosité.
Dông Phong

 

Deux quatrains

           d’Athanase Vantchev de Thracy

I.

J’aime, j’aime vos yeux, Madame, couleur de véronique,

Cet infini azur où, comme une aile blessée,

Une larme parfois vient troubler l’éternité

De sa clarté profonde comme une épure tragique !

 

II.

Ce pont qui nous unit, Madame, et nous sépare,

Le gouffre doux du temps, les mots enténébrés !

Cet absolu qui hante les cœurs démesurés

Et pose le sceau de l’âme au fond de nos regards !

 

Traduction par Dông Phong en viêtnamien :

Hai bài tứ tuyệt

I.

Tôi yêu, yêu mắt Nàng, màu hoa thủy,

Xanh thẳm, nơi như một cánh chim gẫy,

Một giọt lệ khuấy động tính vĩnh vàng

Như ánh thâm tinh vẽ bức tranh oan !

 

II.

Cầu này vừa nối vừa tách đôi ta,

Nàng ơi, vực dịu thời gian, chữ nhòa !

Tinh khí ám ảnh trái tim vô tận

Và để hồn đặt dấu vào đáy mắt !

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